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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

ne point troubler la paix, autant que cela pourrait dépendre d’eux ; et leur âge et leur sexe donnaient assez de raisons de compter sur cette promesse.

Toujours espérant gagner le camp avant la fin du jour, nous continuâmes notre marche jusqu’à la fin du crépuscule, et nous fûmes alors forcés de faire halte sur les bords d’un ravin. Les gens de l’escorte bivouaquèrent sous les arbres au fond du vallon, et nous plantâmes notre tente sur une éminence rocailleuse, à côté d’un petit torrent. La nuit vint, obscure et chargée de nuages flottans qui promettaient bientôt de la pluie ; les feux de nos cavaliers éclairaient le ravin, et jetaient de fortes masses de lumière sur des groupes dignes du pinceau de Salvator, et activement occupés à préparer leur souper, à manger et à boire. Pour ajouter à l’aspect sauvage de la scène, plusieurs Indiens du hameau près duquel nous venions de passer, se mêlaient parmi nos hommes ; et trois d’entre eux vinrent s’asseoir près de notre feu. Ils observaient en silence tout ce qui se faisait autour d’eux, et leur immobilité leur donnait l’apparence de figures sépulcrales en bronze. Nous leur donnâmes quelque chose à manger, et, ce qui leur fut encore plus agréable,