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La ville de Glasgow a eu l’honneur d’être le lieu de naissance de notre premier ministre. C’est un honneur dont non-seulement Glasgow, mais encore toute l’Écosse, mère de tant d’illustres fils, peut se glorifier à bon droit. Ce fut le 11 janvier 1815 que le futur homme d’État apparut sur le théâtre de ce monde où il était appelé à jouer un si grand rôle. Sans ce qui peut être appelé cet accident de sa naissance en Écosse, Sir John pourrait être regardé absolument comme un Canadien, étant venu au pays dès sa première enfance. Son éducation primaire lui fut donnée presque complètement à l’école royale de grammaire à Kingston, Ontario, sous la direction du Dr Wilson, sorti de la célèbre université d’Oxford, dont son élève devait un jour recevoir un des plus hauts honneurs académiques. En effet, cette université d’Oxford, le siège le plus remarquable de l’éducation dans le monde et l’institution la plus particulière dans la collation de ses distinctions, conférait à Sir John, en 1865, le titre de docteur en droit civil, et s’honorait elle-même en honorant ainsi le grand homme d’État canadien qui a tant fait pour resserrer les liens qui unissent notre pays à l’empire britannique.

Bientôt après sa majorité, le jeune John Macdonald, dont bien des vieux résidents de Kingston se rappellent encore la démarche alerte et les manières affables et intelligentes, fut appelé au barreau du Haut-Canada. Ce fut au terme de janvier 1836. Il fit bientôt sa marque dans la profession légale, qui répondait si bien à son esprit concis et logique. Sir John n’a jamais été accusé, même par ses ennemis les plus acharnés, d’un amour exagéré de l’argent. On l’a accusé de trop aimer le pouvoir, mais c’est là un sentiment plus noble et plus élevé ; et la nation canadienne parait déterminée à favoriser cette passion chez lui. Cela n’empêche pas que, si Sir John en était resté à la pratique du droit, laissant la politique absolument de côté, il aurait pu amasser une fortune princière, au lieu de rester pauvre. La même chose peut être dite, dans une certaine mesure, du célèbre Edward Blake, qui a manqué l’occasion d’amasser une large fortune pour sa famille en consacrant une si grande partie de son temps à la vie politique.

De 1847 jusqu’à la Confédération, Sir John fut, presque sans interruption, membre du gouvernement. Il occupa successivement le poste de receveur-général, de commissaire des terres de la Couronne