Page:Webb - Sept pour un secret, 1933.djvu/160

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du dimanche, il s’assit pour repasser dans sa tête tout ce que Gruffydd lui avait expliqué sur la façon de composer des poèmes. On heurta à la porte et Elmer entra.

— Impossible, dit-il, de me faire entendre à la ferme.

— Non, le maître est à l’enterrement.

— Il n’y a donc personne d’autre ?

— Non.

— Pas de maîtresse ?

— Il est veuf.

— Des enfants ?

— Un.

— Fille ?

— Oui.

— Où est-elle ?

— Absente.

— Pour de bon ?

— Oh, je crois que c’est tant mieux.

— Eh bien, si ça ne vous fait rien, j’attendrai qu’il rentre.

— Oh, espérez-le… Vous êtes le bienvenu.

Ils parcoururent la ferme, causant à bâtons rompus. Il devenait évident pour Robert que Ralph avait l’intention d’acheter l’auberge. Il comptait voir le propriétaire le lendemain en retournant chez lui. Aujourd’hui il voulait parler à Isaïe au sujet de moutons.

Ils étaient dans les pâturages quand ils aperçurent le cabriolet dans le lointain, faisant l’effet d’un jouet mécanique sur la lande immense. Ils l’attendirent à la barrière.

— Ha ! dit Isaïe, et Elmer ne fut pas seulement découvert, il fléchit.

Isaïe avait pris sa mesure.

Son « Ha ! » ne l’avait jamais trompé : c’était une bonne pierre de touche. Il le lançait comme une femme