— Je ne vois pas comment ça se pourrait pour le moment.
— Bientôt, alors ?
— Un peu plus tard, peut-être. As-tu entendu parler des nouveaux habitants du Repos de la Sirène ?
— À l’instant seulement. Quelle espèce de gens ?
— Il y a un drôle de type, un nommé Fringal, qui est l’homme à tout faire, et puis une ménagère, une femme qui a l’air d’une sauvagesse, une pauvre infirme, et puis il y a M. Ralph Elmer.
— Une ménagère ?
— Eh oui, du moment qu’il n’y a pas de maîtresse, faut bien une ménagère, pas vrai ?
— Ralph,… c’est un joli nom.
— Elmer ne me déplaît pas non plus.
— Qu’est-ce qu’il fait, père ?
— Il achète pour revendre, il élève des moutons, et puis il va faire un peu l’aubergiste à présent.
— A-t-il l’air bon vivant, papa ?
— Comme ci, comme ça. Il n’y a pas un cheval qu’il ne soit capable de monter.
— Non, vraiment ?
— Un vrai gentleman : à côté de lui, Robert parait bien mal dégrossi.
— Mais Robert est un rustre, papa.
— Ha !
— Quoi ?
— Rien… Ralph Elmer est venu dîner ici.
— Il ne demandera peut-être pas mieux que de revenir ?
— Ça se pourrait.
— C’est affreusement triste ici, papa.
— Comment ? Fatiguée de ton chez toi avant d’y être vraiment rentrée ?