— Pourquoi ne pas l’inviter pour dimanche prochain ?
— Je ne vois rien là contre.
— Vous pourriez faire porter une invitation par Jonathan ?
— Ça se pourrait bien.
Gillian n’eut de cesse que le mot fût écrit, puis, après le thé, elle courut par le bercail et le verger jusqu’au cottage.
— Ah, Mam’selle Gillian, s’écria Mme Makepeace, vous voilà donc de retour ! Entrez, je vous en prie.
Elle voyait que Robert, assis dans un coin du banc près du feu, s’occupait déjà de préparer la croix.
— Non merci, Madame Makepeace, je suis simplement venue prier Jonathan de porter une lettre à M. Elmer.
Robert leva les yeux, puis les baissa de nouveau vivement.
— Ralph Elmer, c’est un joli nom, n’est-ce pas ? lança-t-elle pour tout le monde en général, et elle disparut.
Tristement, d’un air pensif, Mme Makepeace regardait la tête baissée de son fils, et elle fit presque écho à l’exclamation de Jonathan : « Oh, quel garçon stupide et toqué ! »
Pendant ce temps, Gillian faisait avec joie le tour de la ferme, car, à présent qu’elle avait un peu de distraction en perspective, elle était très contente d’être chez elle. Elle était écœurée de la maison trop tirée à quatre épingles de sa tante, et les contours immenses de la lande, la vacherie avec son odeur chaude et le bruit assourdi des respirations, les poules qui accouraient à son appel, la couvée unique et précoce — couleur de belle madeleine — tout avait un nouveau charme pour