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Page:Webb - Sept pour un secret, 1933.djvu/238

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SEPT POUR UN SECRET…

Mais il l’entourait de nouveau de ses bras, et lui fit lever la tête pour jouir de sa confusion.

— Robert Rideout peut prendre votre âme et s’en réjouir, dit-il avec un gros rire, pourvu que j’aie…

Il n’acheva pas la phrase.

— Serez-vous réveillée demain matin de bonne heure ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas.

— Eh bien, tâchez de l’être : il y aura quelque chose que vous aurez plaisir à voir : regardez par votre fenêtre à six heures.

— Ah !

— Et je vous emmènerai à la foire de mai de la Croix-des-Pleurs, si vous voulez.

— Peut-être… mais à présent il faut que je m’en aille. Bonsoir, Monsieur Elmer.

Il la laissa partir. En la regardant passer devant la fenêtre, il frotta sa manche sur son visage brûlant et se dit :

« Elle t’a eu, Ralph, mon garçon. »

Son expression redevint sombre, maussade et il murmura par deux fois : « Si seulement… oui, si seulement… »

Ruth entrait pour débarrasser la table. Soudain Elmer saisit son fouet de chasse et, l’en menaçant, cria :

— Hors d’ici, salope, f…-moi le camp.

Quand elle fut partie, avec la même soumission passive que toujours, il se jeta dans le fauteuil.

« Ça ne plaira pas au vieux, pensait-il. C’est le genre de bonhomme qui sera fou furieux si on clabaude sur sa fille. Mais pourtant… Et puis il y a Fringal… que faire de lui ? » Comme pour répondre à cette question, la face rusée