Ralph attendait Fringal comme d’habitude.
— Eh bien ? demanda-t-il.
— Le jeune Rideout a voulu lui persuader de renvoyer le poney.
— Mais elle n’en a rien fait.
— Y a-t-il une femme en ce bas monde qui refuserait quelque chose qui représente du bel argent ? Elle a dit : « Mettez-le à l’écurie » et Rideout a répliqué « Non », et il lui a lancé en pleine figure ou à peu près que vous feriez d’elle une fille perdue.
— Le diable emporte cet animal ! Il ne peut pourtant pas savoir ?
— Il ne sait rien, mais il a tant de mots dans la caboche avec ces sacrées poésies qu’il fabrique, que ça le rend toqué.
— Et qu’a-t-elle répondu ?
— Oh, elle a pris ses grands airs, et est devenue rouge comme une pivoine, puis elle a pleuré.
— Oh, cré nom !
— Et il a dit qu’il ne s’occuperait pas des animaux que vous envoyez, quand bien même ça continuerait. Il était furieux.
— Et elle a pleuré ? Elle doit aimer ce gaillard-là.
— C’est à cause des poésies, je suis sûr.
Ralph réfléchit, et de ses méditations il résulta qu’il arriva à toute bride à la grille des Gwlfas, à la fin de la journée, quand tout le monde était sorti, sauf Robert.
— Bonsoir, Rideout.
— Bonsoir.
— Avez-vous fait des chansons dernièrement, Rideout ?
— Comment savez-vous que j’en fais ?
— Fringal l’a entendu dire au bar, par Jonathan.