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CHAPITRE XXX

Robert attend l’aube.


L’heure était venue que Robert avait vue par une vision prophétique, l’heure qui s’était préparée pour lui de tout temps, l’heure douloureuse, terrible, toute remplie d’une neige suffocante, comme il l’avait toujours su, qui déciderait de sa destinée et de la femme qu’il aimait.

Il avait les yeux pleins de larmes pour la morte, pour la pauvre enfant abandonnée qui dormait, tel un oiseau gelé, dans la neige.

Mais la vivante attendait ; Gillian, celle qu’il aimait, attendait. Et l’homme qu’il haïssait était en son pouvoir. Il n’avait qu’à vouloir et son ennemi disparaîtrait, comme le duvet d’un chardon en automne, balayé à jamais.

En s’enfonçant dans la neige pour regagner son cottage, il voyait flotter devant lui comme une terre promise la vie qu’il pourrait alors mener. Isaïe accueillerait n’importe quel gendre avec joie, après cette fausse alliance avec un meurtrier… heureux aussi d’avoir un garçon jeune et vigoureux pour diriger la ferme. Et Gillian ?