Puis que ce point d’appui fût à une distance finie du centre du monde et à une distance infinie de la main qui agit. L’opération de soulever le monde au moyen d’un levier n’est possible qu’à Dieu. L’Incarnation fournit le point d’appui. On peut dire aussi que tout sacrement constitue un tel point d’appui. Et que tout être humain qui obéit parfaitement à Dieu constitue un tel point d’appui. Car il est dans le monde, mais non pas du monde. Il dispose d’une force infiniment petite par rapport à l’univers, mais par l’obéissance le point d’application de cette force est transporté dans le ciel. On peut dire que Dieu agit ici-bas seulement de cette manière, par des infiniments petits qui, bien qu’étant opposés à des infiniments grands, sont efficaces par la loi du levier.
Archimède fonda la physique en en élaborant une branche, l’hydrostatique. Il l’a construite d’une manière purement géométrique et sans aucun mélange d’empirisme. C’est une merveille. Elle repose elle aussi entièrement sur la proportion. Quand un corps flotte, la ligne de flottaison est telle que le rapport du volume immergé au volume est identique au rapport entre la densité du corps et celle de l’eau. Cela se démontre comme un théorème de géométrie, par la symétrie, après qu’on a postulé qu’il y a symétrie partout où il y a équilibre. L’eau apparaît ainsi comme une parfaite balance. Cette propriété, qui l’apparente à la justice, n’est peut-être pas sans rapport avec le symbolisme du baptême sous sa forme première. L’homme immergé subit deux poussées, l’une vers le bas, l’autre vers le haut, et celle-ci l’emporte.
On ne sait presque rien sur les germes de la chimie dans l’antiquité, sinon qu’il y a dans Platon une théorie des quatre éléments fondée sur la proportion. L’air et l’eau sont deux moyennes proportionnelles entre le feu,