mier, mais lui est soumis tout en lui étant opposé. Tous les événements possibles viennent s’insérer dans le cadre que constituent les deux mouvements combinés du ciel et du soleil, le cadre des jours distribués en saisons le long de l’année sans jamais pouvoir aucunement le troubler. Un tel trouble n’est même pas pensable. De même les plaisirs et les douleurs, les peurs et les désirs les plus violents doivent en nous s’insérer, sans y apporter aucun trouble, dans la relation établie en notre âme entre la partie tournée, vers ce monde et la partie tournée vers l’autre. Cette relation doit être telle qu’elle mette perpétuellement sur l’écoulement des minutes un éclairage d’éternité, quels que soient les événements qui viennent remplir les minutes.
L’image de l’homme comme plante dont la racine plonge dans le ciel est liée dans le Timée à une théorie de la chasteté, que Platon a dissimulée en la séparant en plusieurs morceaux, de sorte que je ne sais pas si on l’y a vue. Cette plante est arrosée par une eau céleste, une semence divine, qui entre dans la tête. Chez celui qui exerce continuellement la partie spirituelle et la partie intellectuelle de lui-même en contemplant et en imitant l’ordre du monde, tout ce qui est dans la tête, y compris cette semence divine, est entraîné par des mouvements circulaires semblables à ceux qui font tourner le ciel, les étoiles et le soleil. Cette semence divine est ce que Platon nomme un être divin qui loge avec nous, en nous, et que nous devons servir. Mais chez l’homme ou la femme qui laisse inertes les facultés les plus hautes de l’âme, les mouvements circulaires dans la tête se troublent, s’arrêtent. La semence divine alors descend le long de la colonne vertébrale et devient désir charnel. C’est encore un être indépendant à l’intérieur de cet homme, mais à