Page:Weil - La Condition ouvrière, 1951.djvu/117

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Chaleur… Maux de tête… Ces vis C 4 × 16 me répugnent. C’est du « bon boulot » ; il faudrait le faire vite, je n’y arrive pas. À peine fini, je crois, à 3 h. ½. Accablement, amertume du travail abrutissant, dégoût. Peur aussi, toujours, de desserrer la fraise. Ça m’arrive cependant. Attente, pour faire changer les fraises. J’arrive pour la 1re fois à changer une fraise moi-même, sans aucune aide, et Philippe dit que c’est bien au milieu. Victoire, meilleure que la vitesse. J’apprends aussi, après une nouvelle mauvaise expérience, à régler moi-même le serrage de la vis et de la manivelle du bout. Lucien oublie parfois complètement de la serrer… Les M. P. R. Michel me met en garde. Il ne les règle pas, mais le « lunettes ». Je les fais un peu plus vite que la fois d’avant, mais encore très, très lentement.


Mercredi. — Arrêtoir acier, fr. 1,5.

C 001.268
009.182 1 000
à 4 fr. 50 (2 mont.)
097.384
097.385

Bouchon conduit circulaire cuivre rouge 10 C. V., fr. 1,5.

C 002.400
071.853 1 000
3 fr. 70
50
47

4 fr. 50 × 3 + 3 fr. 70 × 3 + 3 fr.

13 fr. 50 + 1 fr. 10 + 3 fr. = 27 fr. 60, travaillé 10 h. ½. Manque donc 4 fr.


Jeudi. — Boulon serrage acier 8 C. V., fr. 1.

737.887 | 084.097, 3 000 à 4 fr. 50. m. 1 fr.

Bouchons conduit circulaire cuivre rouge, fr. 1, 5.

13 fr. 50 + 3 fr. 70 + 5 fr. + 3 fr. 80 + 4 fr. = 30 fr. Manque 1 fr. 50.

Donc manque 5 fr. 50 en tout. Peut-être compensé par la semaine d’avant.

Épisode des « arrêtoirs ». Michel, jeudi matin.

Lourdeur, mercredi et jeudi. Délices de la fraîcheur jeudi soir. Bonne…

Les arrêtoirs avaient été commencés la veille à 5 h. Ce mardi où j’ai cru m’évanouir, tant il faisait lourd, tant je me sentais tout le corps en feu, tant j’avais mal à la tête… Juliette me dit : « Fraise 1,5. » Je démonte ma fraise de 1, je vais changer les 2 et j’en tends une à Philippe en disant simplement : « C’est celle de 1. »