Page:Weil - La Condition ouvrière, 1951.djvu/134

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sonne ne s’occupe, parce que personne n’en a la responsabilité. Mais comment savoir ? Interroger Det. ? Difficile, puisque par définition il ignorerait ces choses.



Le travail peut être pénible (même très pénible) de deux manières. La peine peut être ressentie comme celle d’une lutte victorieuse sur la matière et sur soi (four), ou comme celle d’une servitude dégradante (les 1 000 pièces de cuivre à 0,45 % de la 6e et 7e semaine, etc.). [Il y a des intermédiaires, il me semble). À quoi tient la différence ? Le salaire y est, je crois, pour quelque chose. Mais le facteur essentiel, c’est certainement la nature de la peine. Ce serait à étudier de près afin de discriminer nettement, et, si possible, classer.



Une critique de la mathématique serait relativement facile. Il faudrait la faire sous un angle tout à fait matérialiste : les instruments (signes) ont trahi les grands esprits que furent Descartes, Lagrange, Gallois, et tant d’autres. Descartes, dans les Regulae, a aperçu que la question des signes était l’essentielle, et non pas seulement leur exactitude et leur précision, mais des qualités en apparence secondaires telles que la maniabilité, la facilité, etc., qui semblent ne comporter que des différences de degré ; mais en réalité il en est tout autrement, et là plus qu’ailleurs « la quantité se change en qualité ». Mais Descartes s’est arrêté à mi-chemin, et sa Géométrie est presque d’un mathématicien vulgaire (quoique de 1er ordre). Une critique minutieuse des signes serait facile et utile. Mais un aperçu positif, là est la grande affaire.

< Signes et bureaucratie. >

Chercher les conditions matérielles de la pensée claire.

Combien il serait facile (et difficile !) de trouver de la joie dans tous les contacts avec le monde…



En quoi consiste la difficulté de l’exercice de l’entendement ? En ce qu’on ne peut véritablement réfléchir que sur le particulier, alors que l’objet de la réflexion est par essence l’universel. On ignore comment les Grecs ont résolu