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Page:Weil - La Condition ouvrière, 1951.djvu/169

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peine à croire que vous trouveriez cela tout naturel. Je ne vois aucune différence entre les deux cas.

J’ai vu avec plaisir qu’il semble y avoir eu collaboration ouvrière dans votre journal, à propos de la question des croissants. L’article de l’ouvrière qui en demande la suppression m’a particulièrement frappée. Vous me donnerez, j’espère, quelques renseignements sur elle.

Bien cordialement.

S. Weil.


P.-S. — J’ai été très intéressée aussi par la réponse de celle qui demande des articles sur l’organisation de l’usine.




Mercredi (10 juin 1936).
Monsieur,

Je me trouve dans la nécessité d’aller à Paris demain et après-demain, pour y voir des amis de passage. Il faut donc encore remettre cette visite.

Au reste, cela vaut mieux ainsi : en ce moment, je serais incapable de me trouver parmi vos ouvriers sans aller à eux pour les féliciter chaleureusement.

Vous ne doutez pas, je pense, des sentiments de joie et de délivrance indicible que m’a apportés ce beau mouvement gréviste. Les suites seront ce qu’elles pourront être. Mais elles ne peuvent effacer la valeur de ces belles journées joyeuses et fraternelles, ni le soulagement qu’ont éprouvé les ouvriers à voir ceux qui les dominent plier une fois devant eux.

Je vous écris ainsi pour ne pas laisser d’équivoque entre nous. Si j’apportais à vos ouvriers mes félicitations pour leur victoire, vous trouveriez sans doute que j’abuse de votre hospitalité. Il vaut mieux attendre que les choses se tassent. Si toutefois, après ces quelques lignes, vous consentez encore à me recevoir…

Bien cordialement

S. Weil.