Page:Weil - La Condition ouvrière, 1951.djvu/84

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soit 0 fr. 90 en tout — marqué ¼ h. Mal au ventre violent — infirmerie. M’en vais à 2 h. ½ après avoir vainement essayé de tenir le coup. Prostration j. 6 h. environ, après, pas fatiguée.

Mardi. — Bornes, 240 à 0,53 % [409 134, 409 332].

Satisfaction profonde que le travail aille mal… Mouquet.

Rondelles : 421 437, b. 1, 0,56 %, 865 p., m. 1 h. ¼, presse à cosses 2.

Guides d’enclenche [12 270, b. 68] : 1 fr. 42 %, 150 p., presse à Robert (mais il est à la pêche, c’est avec Biol] — ce sont des barres dans lesquelles on coupe en 2 coups de pédale successifs, parce que l’outil n’a pas la longueur voulue. Elles ne sont pas plates. Si on les entre ainsi ⏝ faciles à entrer, presque impossibles à sortir. Ainsi, ⏜ très dures à entrer, sortables. Biol recommande la 1re manière, Pommera (très dédaigneux pour lui) la 2e — Mouquet vient — me fait prendre la 1re man., mais me donne une clef pour sortir (Pom. l’apportait, Mouquet a dit : « Je vais lui montrer »). Je la manie d’abord maladroitement. Il doit me rappeler le principe du levier…

Pour la 1re fois pt-être, je rentre à 1 h. ¼ avec plaisir — dû, aussi, à la manière dont Mouquet m’a parlé.

Je jouis de faire un travail dur, qui « ne va pas ». À 1 h. ¼, je dis à Pommera que le travail qui ne va pas est bien moins embêtant. Il dit : « C’est vrai. » Je m’écorche les mains (une mauvaise coupure). Question du rythme inexistante, puisque le bon ne compte pas. Je remarque que devant Mouquet je prends sans effort le « rythme ininterrompu ». Lui une fois parti, non… Ce n’est pas parce que c’est le chef : c’est que quelqu’un me regarde et attend après moi.

Déchets : 2 h. ½ à 3 h. ¼.

Piano : 344 tôles à 0,56 % [508 907 b. 10], m. 50 m.

Guides (?) : 40 009 195, 1 h.

Soir, pas fatiguée. Vais à Puteaux par un beau soleil, un vent frais — (métro, taxi col.). Vient par autobus j. rue d’Orléans. Délicieux — monte chez B. Mais me couche tard.



Le mystère de l’usine.


I. — Le mystère de la machine.

Guihéneuf : faute d’avoir fait des mathématiques, la machine est un mystère pour l’ouvrier. Il n’y voit pas un