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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/334

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tion quand il dit : « Je n’ai plus rien su. J’ai perdu mon troupeau… »

Il faut tirer de là une conception du rôle de l’argent dans une société parfaite.


Des idiots parlent de syncrétisme à propos de Platon. On n’a pas besoin de faire de syncrétisme pour ce qui est un. Thalès, Anaximandre, Héraclite, Socrate, Pythagore, c’était la même doctrine, la doctrine grecque unique, à travers des tempéraments différents.


Tableau parfait des différentes puissances de l’âme, dans Marc, 13, 34 :

« Comme un homme en voyage, ayant quitté sa maison, a donné puissance sur elle à ses esclaves, à chacun son œuvre propre ; et au portier il a assigné de veiller. »

L’âme est cette maison, les facultés sont les esclaves, le maître de la maison est Dieu, et le portier est l’amour.


Mat., 11, 27. « Nul ne connaît le Fils, sinon le Père ; et nul ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Donc les hommes, par le Christ, connaissent Dieu, mais ils ne connaissent pas le Christ.


Il y a une grande différence entre une vérité reconnue pour telle, et en cette qualité introduite, accueille dans un esprit, et une vérité qui se trouve dans l’âme à l’état agissant et possède la vertu d’y détruire les erreurs évidemment incompatibles avec elle.

On croirait que c’est la même chose. Mais en fait il n’en est rien. L’observation des hommes le montre tous les jours.

La vertu agissante de la vérité, c’est le πνεῦμα ἅγιον, l’énergie divine.


Avoir dans l’esprit une très grande quantité de vérité inerte est d’une faible utilité.