Page:Weil - La Pesanteur et la Grâce, 1948.djvu/123

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Pour éprouver une gratitude pure (le cas de l’amitié étant mis à part), j’ai besoin de penser qu’on me traite bien, non par pitié, ou par sympathie, ou par caprice, à titre de faveur ou de privilège, ni non plus par un effet naturel du tempérament, mais par désir de faire ce que la justice exige. Donc celui qui me traite ainsi souhaite que tous ceux qui sont dans ma situation soient traités ainsi par tous ceux qui sont dans la sienne.