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Page:Weil - Oppression et Liberté, 1955.djvu/49

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    l’Internationale Socialiste propose le front unique sans conditions, et n’obtient d’autre réponse que le discours de Thorez au Comité Central contre tout front unique au sommet, contre toute suspension des attaques à l’égard de la social-démocratie. Survient l’incendie du Reichstag, l’arrestation de milliers de militants, la terreur qui rend illégaux aussi bien social-démocrates que communistes, qui pousse les chefs social-démocrates, affolés, dans les bras de Hitler (cf. la lettre de Well), qui rend tout travail de propagande et d’organisation presque impossible. Et alors, alors seulement, l’Internationale Communiste, le 5 mars, accepte, non seulement la proposition du 19 février, mais même le « pacte de non-agression » ! Ainsi aucun principe ne s’opposait à cette tactique ? Mais alors qu’est-ce qui empêchait de l’adopter dès février, ou même dès janvier, ou même auparavant, quand le prolétariat allemand pouvait encore prendre l’offensive et lutter avec des chances sérieuses de succès ? Ce retard n’est-il pas une trahison ?