Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/141

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extenso un jugement littéraire sur Odette et la Fiammina. Ils constituent un chapitre sommaire, mais en forme, de dramaturgie comparée. Le tribunal a le goût fin ; ce n’est pas de quoi nous sommes en peine. Le tribunal a discerné et dit avec la justesse du critique le plus sagace quelles circonstances particulières servent à engendrer dans Odette un pathétique et un intérêt dramatique, différents de ce qu’on remarque dans la Fiammina. Mais convient-il au juge de se faire apologiste ou censeur littéraire ? Je ne le crois pas. C’est là l’office du public seulement et de ceux qui sont d’entre le public.

Pour aujourd’hui ne chicanons pas ; félicitons-nous sans réserve de ce que le juge, en l’espèce, ait bien jugé, et par d’excellents motifs. Le sixième considérant, qui est de principe, est ainsi conçu :


« Attendu qu’il appartient au juge d’apprécier si, malgré les différences destinées à masquer son usurpation, l’écrivain, qui est venu en second lieu, a simplement emprunté l’œuvre de son devancier, ou si, malgré des ressemblances inévitables, il a conçu et exécuté une œuvre véritablement personnelle… »


À la vérité, il eût été préférable que le juge, au lieu de dire masquer son usurpation, eût dit en pre-