Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/146

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drame. Mais on y verra certainement accourir l’agent et représentant de M. Sardou, Mayer ou Bancroft, qui, ayant déjà fait mine de poursuivre le Drame de la rue de la Paix, arrange en anglais par M. Valtée Frith, comme étant une contrefaçon palpable de Fédora, ne manquera pas de découvrir que la Fiammina est un plagiat d’Odette, tombant sous le coup de la convention anglo-française du 11 août 1875.


Ce n’est d’aucun thème antécédent qu’est tiré le vaudeville qui se joue en ce moment devant le tribunal civil de la Seine et où figurent un prince de l’art dramatique avec un prince de la palette. Le procès Dumas-Jacquet, dont on parle beaucoup dans les salons, les foyers et les ateliers, est une chose absolument originale, proles sine matre creata, un signe de la présente époque exclusivement.

Le public a trouvé l’analyse et la substance de la cause. À la suite de certains froissements dont nous ne sommes pas juges, M. Jacquet a peint une aquarelle intitulée le Juif de Bagdad, qu’il a exposée dans le temps aux Mirlitons ; il y a représenté M. Dumas lui-même sous les traits d’un mercanti israélite d’Orient. M. Dumas, ayant eu la bonté de se reconnaître, traîne aujourd’hui M. Jacquet devant le juge. L’illustre dramaturge ne veut pas qu’on