Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/161

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Au chant de la Victoire, je voudrais qu’elle joignît la chanson railleuse de la Défaite


Marlborough s’en va-t’en guerre,


qui est, hélas ! aujourd’hui plus de circonstance que l’autre. Je serais comblé si dans la même représentation gratuite du 14 juillet elle disait la Vivandière, l’une des épopées familières de Béranger, lequel est bien un poète, savez-vous, et un grand poète. Ah ! que Thérésa serait belle, chantant :

Vivandière du régiment,
C’est Catin qu’on me nomme !


Comme tout est fait pour son talent, dans ce poème de la marche des Français à travers l’Europe, vue, sentie et contée par une enfant de la balle ! Avec quelle fraîcheur de surprise, avec quel sursaut de fierté elle dirait

Puis j’entrai dans Vienne un matin !


Quel serait le frémissement de sa voix en arrivant au couplet

Mais nos ennemis gorgés d’or
Paieront encore à boire,