Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/216

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— Quoi ! En quatre-vingts jours, tout compris, même les tempêtes, les correspondances manquées entre les railways et les paquebots, le contentieux, les conflits, les accidents, les guerres, les tumultes et les révolutions qu’on ne manquera pas de rencontrer sur la route ? — Tout compris. — Philéas Fogg monte le soir même dans l’express de Douvres avec son domestique français Passepartout, et une sacoche contenant cinq cent mille francs pour parer à toutes aventures possibles du voyage. De Douvres, il vole d’un trait à Port-Saïd et à Suez. Or, trois jours avant le départ de Londres de Philéas Fogg, un vol considérable a été commis à la Banque d’Angleterre. Le voleur inconnu a fait main basse sur la somme de un million cinq cent mille francs en bank-notes. On a lancé des détectives dans toutes les directions. Il en est un qui, déjà arrivé à Suez, guette à leur descente du paquebot les voyageurs venant d’Angleterre. Il se nomme Fix. Par certaines déductions assez raisonnables, Fix se met dans la tête que Philéas Fogg n’est autre que le voleur qu’il attend. Comme Philéas Fogg fait seulement escale à Suez, se rendant dans l’Inde anglaise, Fix se décide à suivre Fogg jusqu’à Bombay, ville où les mandats d’amener de la reine ont cours, afin de l’y arrêter sans avoir à remplir les formalités interminables d’une demande d’extradition. Vous devinez