Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/223

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talent et la science des danseuses, sinon de toutes, du moins de plusieurs d’entre elles. Quand on a eu à sa portée, chaque soir, le ravissant ballet italien de l’Eden, on devient difficile pour les jeunes Françaises qui se démènent au Châtelet. Je rends toute justice à l’énergie de celles de mes gracieuses compatriotes, qui vers dix-huit ans, dégoûtées de la couture, ou, à vingt-deux ans, n’ayant pas réussi dans les modes, vont frapper pour la première fois, déjà majeures ou sur le point de l’être, à la porte d’une école de danse, mais la danse ne s’accommode pas d’études faites à la légère. Si l’on a vu des exemples de comédiens, de directeurs de théâtre, d’artistes lyriques supérieurs, dont la vocation a été tout ensemble tardive et soudaine, on ne connaît pas, je crois, de bonne danseuse improvisée. En Italie, c’est à huit ou dix ans qu’on prend pour les former les enfants qui se destinent au culte des jetés et des battements. Le Châtelet manque d’Italiennes. Je prends la liberté de conseiller à M. Floury de recruter son corps de ballet parmi d’autres jeunes personnes que celles qui se sont vouées dès leurs premiers ans à l’obtention du certificat d’études primaires.

Nonobstant, allez voir au Châtelet, si vous ne l’avez déjà vu le Tour du Monde de MM. d’Ennery et Verne. Surtout, lisez, si vous ne l’avez encore lu, le Tour du monde de M. Jules Verne ; faites-le