Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/281

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le seul maître dans le collège qui n’appartînt pas à la cléricature. On a souri récemment de Sarcey chez les frères. On sera touché et charmé du tableau de Sarcey professeur quasi-congréganiste. Les frères de Saint-Jean de Dieu n’ont aidé à sauver M. Sarcey que de la cécité physique ; les prêtres, qui l’ont accueilli et recueilli en ses jeunes ans dans leur collège de Lesneven, l’ont probablement sauvé de la ruine intellectuelle et spirituelle. M. Sarcey, en apprenant que le collège où on l’envoyait, quoique dépendant de l’autorité universitaire, était un collège ecclésiastique, crut d’abord que les chefs de bureau de Paris l’avaient de parti pris expédié dans l’in pace. Il frémissait d’effroi. Le principal du collège, l’abbé X***, dont il aurait bien dû nous conserver le nom, le recul, le sourire aux lèvres, avec ce petit discours :


« Nous essayerons de vous rendre le temps de votre pénitence moins rude. Je suis sûr que, de votre côté, vous avez assez d’esprit pour donner à nos Bretons un enseignement qui ne soit pas en désaccord avec les traditions de cette maison. Je vous laisserai donc parfaitement libre dans votre classe ; vous y direz et vous ferez ce qu’il vous plaira ; je suis convaincu que vous n’abuserez jamais de cette confiance… »