Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/56

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à la vie d’autre plaisir que le plaisir même de vivre, à la nature et au monde d’autre jouissance que le spectacle inépuisable en curiosité du monde et de la nature ? Il paraît, puisque les rares privilégiés, qui, après avoir parcouru la carrière tumultueuse et poudreuse, seraient enfin en situation de vivre pour vivre, n’aperçoivent pas ce dernier bonheur de la vie, le plus doux peut-être et le plus vif de tous, quand on a gardé la santé et acquis l’aisance, ou, l’apercevant, y renoncent pour une chimère, pour un rien, pour un ruban !


Paris s’est beaucoup occupé des expériences de M. Cumberland. J’ai assisté à la séance privée que M. Cumberland a donnée à l’hôtel Continental. Venu un peu tard, je n’ai suivi d’un bout à l’autre qu’une seule de ses opérations. M. Cumberland ne prend sur sa carte de visite aucune qualité. Il ne s’intitule ni prestidigitateur, ni magnétiseur, ni magnétisé, ni somnambule. Il ne traîne à sa suite ni préparateur, ni sujets préparés d’avance. D’extérieur, c’est un gentleman comme un autre, sans aucun air maladif ou impératif. Pas plus fascinateur de physionomie, que fasciné. Il est Anglais, du comté de Leicester. Il a étudié à Oxford. Il a une figure ovale, des cheveux blonds, un œil bleu, profond, tantôt nageant et vague, tantôt en l’air et qui perce