Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/95

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Sceaux, Glatigny et Anet, madame de Pompadour pour Versailles et pour Bellevue, Marie-Antoinette pour Trianon. M. Jullien donne l’état du personnel de chaque troupe, la description en forme des scènes où elle a joué, le détail des représentations, et, pour madame de Pompadour, le détail des sommes que coûta chaque saison théâtrale. Il recueille tout ce qu’on a pu savoir du talent des artistes, et surtout des trois artistes principales, la duchesse du Maine, la marquise de Pompadour et la reine Marie-Antoinette. Le tout mêlé d’anecdotes, presque toujours soigneusement contrôlées, qui ne sortent pas des bornes du sujet choisi et qui sont topiques pour la peinture de la vie de cour à Versailles. En général, M. Jullien conte sans discuter ni démontrer. Cependant, les documents mis en œuvre par lui ne laissent pas que de nous renseigner de plus en plus, chemin faisant, sur le caractère et le tour d’esprit des trois personnes dont il nous expose la courte carrière artistique. Rien ne sera changé par son livre à l’idée qu’on pouvait se faire de la duchesse du Maine, qui eut plutôt l’inquiétude que l’héroïsme du sang des Condé. La duchesse reste ce qu’elle était : une Longueville artificielle, doublée d’une fausse marquise de Rambouillet. Au contraire, le livre de M. Jullien apporte de nouvelles justifications à l’espèce d’adoration poétique qu’évoque le nom de