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Page:Weiss - Biographie universelle ou dictionnaire historique, tome 2.djvu/27

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._ . CHA t (24) CHA A dura 25 ans. Pendant ce long démélé auquel les cours de France et`d'Angleterre prirent part; et qui ne se termina qu'à la mort de Charles de Blois, tué le 29 septembre 15611 à la bataille d'Auray,`on vit surgir le' gr. caractère de la'comtesse de Montfort (v. ce nom), et cette 'époque est devenue mémo- rable par plus. combats dans lesq. sesignalèrent surtout Gautier de Mauni, Beaumanoir, Duguesclin etJean Chandos(v. ces noms). Charles ne manquait ni de bravoure ni de générosité; mais il poussa si loin* les pratiques de dévotion , que les seigneurs inême de son parti disaient qu'il'était plutôt né pour être moine_que pour gouvernerun état. Un jour qu'il faisait célébrer la messe en pleine cam- pagne, quelq. personneslui annoncèrent que Pen- nemi attaquait une place voisine : « Nous aurons toujours, répondit-il , 'des villes et des châteaux ; et; s'ils sont pris, nous les recouvrerons; mais si nous manquons la messe, c'est une perte que nous ne pourrons réparer. ›› Aprèssa mort, il futtrouvé revêtu d'un cilice de crin blanc. On f‍it, sous le pon~ tificat d'Urbain V, des enquétespour sa canonisat.; elles furent interrompues ,sous Grégoire *XI à la requête de Jean de Montfort, alors duc de Bre- tagne, qui appréhendait que la' mémoire du vain- queur ne souffrît de la' gloire du vaincu. * CHARLES D'AN.IOU , premier du nom, comte du Maine ,*5° f‍ils de Louis II d'Anjou , roi de Naples et de Sicile, et beau-frère de Charles VII , dans la faveur duquel il remplaça George dela Trémouille, sut conserver son crédit jusqu'à la mort de ce prince, qu'il accompagna dans diverses expédit. de 111119 à l1152. Al'avénementdeLouis XI, il parut s'attacher à ce monarque , qui le chargea de régler ses différends avecle duc de Bretagne; mais sa né- gociation n'aboutit q'u'àles rendre irréconciliables. Après avoir tenu une conduite encore plus équi- voque pendant la ligue dite du bien public; soit dans la Normandie qu'il devait, á la téte d'une ar-' mée nombr. , garantir contre l'invas. des Bretons, soit à la bataille de Montlhéri , où il abandonna le roi, entraînant dans sa fuite un tiers de Parmée sans être même poursuivi, ce seigneur, dont la là- cheté ou la perf‍idíe paraissait devoir étre punie du dernier supplice* par Louis XI, ne subit que la dis- gràce de ce politique monarque , intéresséà mé- nager le roi de Sicile René, son frère. Charles mourut oublié en 11172. \ CHARLES D'ANJOU, 2° du nom, duc de Calabre, comte du Maine , f‍ils du précédent, fut investi du duché de Provence par le testament de son oncle René, mort en 11180, etsuccomba lui-même le 11- décembre 11181 à la douleur que lui causa la perte de sa femme, à laquelle il était tendrement attaché. Il légua sa souveraineté de Provenceà Louis XI et à ses success. ; et la réunion de cette province à la France fut etfectuée en 11186 par Charles VIII. -CHARLES DE DANEMARCK , dit le Bon, comte de Flandre , f‍ils de St Canut , roi de Danemarck , succéda en 1119 ii Baudoin qui l'avait institué son héritier, et futassassinó, Pan 1127, dans Péglise de St-Donatien de Bruges.`Ce comte, l'ami des pauvres , pour lesquels il vida ses trésors, mérita par ses vertus le titre de Vénérable : il laissa une mémoire honorée comme celle d'un saint. CIIARLES DE FRANCE , f‍ils de Louis IV d'0u- tremer, né en 955, un anavant la mort de son père, fut exclu du trône par sonfrère Lothaire, qui, en s'emparant de la couronne, lui laissa, à titre de fief, le duché de Basse-Lorraine. Charles tenta de faire valoir ses droits, lorsqu'après la mort de Louis V, Hugues Capet se fut emparé du trône; mais il tomba par trahison au pouvoir de Pusurpat. en 991 , et fut enfermé avec sa famille dans la tour d”0rléans, où il mourut deux ans après. CHARLES II , duc de Lorraine, f‍ils du duc Jean, se signala dans plus. combats, fut connétable en 11118, et mourut le 25 janv. 11151. Il eut pour suc- cesseur René d*Anjou, son gendre. * CHARLES III, surnommé le Grand, f‍ils de Fran- cois I", duc de Lorraine, et de Christine de Da- nemarck, né à Nancy le 15 févr. 15115, mourut le 111 mai 1608, laissant pour success. le duc Henri, son f‍ils. Protecteur paisible des arts et des lettres, et le bienfaiteur de ses sujets, Charles mérita le surnom que Phistoire lui a conservé : c'est par ses soins que furentrédigées les coutumes de Lorraine, de Bar,*de Bassigny et de St-Mihiel , et ses nombr. ordonn. ont fait la base de la législationde cette ancienne province; il fonda l'université de Pont-à- Mousson , fortilia plus. places , entre autres Luné- ville, Clermont, Stenay, et fit dresser le plan dela ville neuve de Nancy, dont Pexécution fut com-' mencée en janv. 16011. On al'Eloge de Charles III pa1~Coster, Francfort, 17611, in-8. * CHARLES D'0RLEANS, comte d'Angouléme, f‍ils ainé de Louis de France et de Valentine de Milan , néà Paris en 1591 , signala son courage en 11115 à la batailled”Azincourt; mais trouvé parmi les morts, il fut fait prisonnier et conduit en Angleterre, où il fut retenu 25 ans. De retour en France, il entre- pritvainem. de faire vloir ses droits sur le duché de Milan, dont il était héritier par sa mère; il ne put se rendre maître que du comté d'Asti, et mourut à Amboise en 11165, laissant, entre_autres enfants, un f‍ils qui fut depuis Louis XII. Charles, qui, dans les longs jours de sa captivité, s'était adouné à la culture des lettres , laissa des poésies dont quelq.-unes ont été insérées dans les Annales poét. Le rec. de ces poésies a été publ. par P.-V. Chalvet (v. ce nom) , Grenoble, 1805 ou 1809, in-12; c'est la même édition. De savants critiques ont pensé que plus. poètes du 15€ S., entre autres St-Gilain et Blaise d'Auriol, se sont impudemment attribué plusieurs des compositions de ce prince; dont on conserve des copiesà la biblioth. du roi et de l'Arsenal. L'abbé Sallier est le prem. qui les ait fait connaître dans un mémoire inséré t. XIII du recueil de l'acad. des inscript. On savait donc depuis assez long-temps que Charles d'0rléans était un des meilleurs poètes franç. de son siècle ; mais on ignorait à peu près complétement que ce prince eût cultivé la littérature anglaise, lorsque