Page:Weiss - Biographie universelle ou dictionnaire historique, tome 2.djvu/29

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CHA ( 26 ) GEA ~ du danger que courait Louis XVI, ce prince, le seul allié qui restàt à la France, s'empressa d'aviser aux moyens de rendre sa médiat. utile dans cette affaire. Charles IV f‍it remettre àla convention, par son ministre à Paris, une lettre dans laquelle il exprimait beauc. d'estime pour la nation franç., et d'intérêt pour .son infortuné parent: ce fut le 20 janvier,'1`795 la veille du supplice de Louis XVI, que la lettre parvint à Passemblée; mais elle ne fut point ouverte, et l'on sait assez d'après qu'elle influence et dans quelles appréhensions. Refuser d'obtempérer, c'était rompre avec l'Espagne : Charles IV aussitôt déclara la guerre à la France; et dès le mois suivant, ses troupes entrèrent en campagne. Aprés une lutte de deux ans, dans laq. les succès et les défaites furent balancés, le prem. ministre se brouilla avec l'Angleterre ; accédant alors aux propositions faites par la républ. franç. , le cabinet.espagnol conclut successivement avecla France un traité de paix, puis une alliance offensive et défensive; et enfin , après divers arrangements pour lesquels le roi fut à peine consulté par ceux sur lesq. il se reposait du soin de gouverner son royaume, la 'guerre fut déclarée au Portugal en avril 1801 ; les hostilités étaient à peine entamées, lorsque le roi ordonna que la paix fût conclue. Sur ces entrefaites l*g\ngleterre, sans aucune déclarat. préalable, et considérant l'Espagne comme enne- mie, vu son alliance avec la France, autorisa contre la marine espagnole quelques agressions dont la conséquence funeste aux deux puissances alliées fut la bataille de Trafalgar, livrée en nov, 1805 (v. Nnson). Charles IV, au mois d'octobre de la même année, avait publ. un édit contre Pémigrat. espagnole; au commencem. de 1806, il s'empara d”une partie des biens ecclésiastiques pour subve= nir aux besoins de l'état, et fit un appel à la géné- rosité des sujets du roy., accorda des secours ou des récompenses aux soldats blessés à Trafalgar, ainsi qu'aux familles de ceux qui avaientsuccombé dans ce combat glorieux en-même temps que fu- neste à la marine espagnole. La suite des princip. événem. de la vie de ce prince se trouva liée à celle de son fils FerdinandVII(v. ce nom). Victime de la politique de Napoléon, dont les troupes avaient en¢ vahisesétats,sousleprétexteapparentdecontinuer la guerre contre le Portugal, Charles IV, contraint de se rendre.en France, y fut considéré comme prisonnier, après avoir abdiqué la couronne en faveur de son f‍ils pa_r un acte que sanctionna toute la famille royale à Bordeaux le 12 mai 1808. Il sé- journa successivement à Fontainebleau et à Com- piègne ; puis, ayant obtenu la faculté d'aller habia ter un climat plus chaud, il se retira, avec' la reine Marie-Louise, Godoï, la reine d'Etrurie et l'infant don François de Paule, à Marseille, dont les habitants eurent pour lui le respect que com- mande une grande infortune: il se concilia leur estime par la douceur et Paménité de son carac- tère autant que par de nombreux bienfaits; enf‍in, il se rendit en 1811 à Rome, occupa le palais Barberini avec sa famille et sa modestesuite. Pen- dant un voyage 'quïil f‍it à Naplésauprès de son frére Ferdinand IV, il mourut le 21 janvier 1816 , par suite dn chagrin que lui causa la nouvelle du décèsde la reine sa femme. ` CHARLES I" D'ANJOU, roi de Naples, né en 1220, f‍ils de Louis VIII, roi de France, et de Blanche de Castille, avaitreçu en apanage le comté d'Anjou. Ayant épousé Béatrix, 11° fille de Raie mond Béranger, dernier comte de Provence, la succession à ce comté lui futassurée du chcfïde cette princesse, dontles trois sœurs ainées, par leur mariage avec les rois de.France, d'Allemagne et d'Angleterre , n'avaient plus, aux yeux de leur père, droità cet héritage. Charles accompagna son frère St Louis en Égypte, et fut fait prisonnier avec lui à Paffaire de Damiette, en 1250. De retour en Provence, il fut appelé en 12611, par le pape, pour combattre ltlainfroi, roi de Naples, à qui le St-siége voulaitôter le trône. Peu de joursaprès son arrivée à Rome , il fut couronné dans le com- mencement de janv, 1266, se mit en marche pour faire la conquête du royaume que le pape lui avait donné. Toutes les circonstances se réuniront pour favoriser cette entreprise. Mainfroi, vaincu dans une bataille livrée le 26 février, péritdans le com- bat; et Charles fut reconnu roi des Deux-Siciles. Mais ses nouveaux sujets accablés d'impóts et de vexat. de tout genre ne tardèrent pas à, regretter leur ancien souver. Impatients de ce joug odieux, ils recoururent au neveu de Mainfroi, le jeune Conradin (v. ce nom), et ce prince accouru de l'Allemagnc en Italie, vers la fin de 1267, vit sa petite armée renforcée en peu de temps par tous les gibelins dans les plaines de Tagliacozzo ; la victoire incertaine se décida pourCharles d'Anjou , et Conradin pérità Naples sur un échafaud. Dès ce moment , Charles, plus odieux à ses sujets, ac- crut encore leur haine par ses actes de cruauté sans motif, et par conséquent sans excuse. Ayant tenté d'amener le St-siége à une dépendance abso- lue de sa volonté, il épronva d'abord dela cour de Rome une résistance qu'il n'avait pas prévue : mais il finit par cn triompher ; et il se préparait à tenter la conquétede l'empire d'0rient, lorsque ses pro- jets furent arrêtés parle massacre des Français, aux Vépres ,sícilíennes (v. Pnocmx), Dès-lors ce prince n*éprouva plus que des revers. Il échoua dans tous ses plans de vengeance , ne put débarg quer en Sicile, dont les habitants avaient reconnu Pautorité de Pierre d'Aragon, et mourut en 1285, CHARLES Il , dit le Boíteux, fils du précédent, né en 12118, fut fait prisonnier en 12811 papi Roger de Loria , dans un combat qu'il lui livra malgré la défense formelle de son père, Conduit en Sicile, puis en Aragon,où la reine Constance (v, .cc hong) Penvoya pour=le._soustr:iireà la fureur dessicilicns qui voulaient venger sur lui la mort de Çonradin, il était encore prisonnier à la mort de son père. Le roi d'Angleterre s'employa pour lui faire rendre la liberté moyennant des conditions qu'il souscrivit , mais que lepape Nicolas IV le dispensa d'exécutcr, Charles, sacré à Rome le 29 mai 1289, continua de