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-.'CHA _» (28) CHA * rut le 21 janv. 888, dans la dern. misère, étranglé, dit-on, par ses propres domestiques. CHARLES IV, empereur, né le 6 mai 1516 , ñls et successeur de *Jean de Luxembourg , roi de Bohême, fut élu empereur le 19 juillet 15/16, en concurrence avec Louis V (v. ce nom). A la mort de ce prince, survenue le 21 octobre suivant, il se fit couronner à Aix-la-Chapelle; mais les électeurs ne trouvant dans le nouv. chef de Pempire qu'une créature de la cour de Rome, déclarèrent son élec- tion-nulle et abusive, et lui opposèrent successiv. de nouveaux antagonistes: le plus dangereuxet le plus puissantfut le comte Gonthier ou Gontram de Schwartzbourg, que Charles parvint à faire em- poisonner. Délivré de ses rivaux, il employa l'or et les faveurs pour séduire ses ennemis; et, rc- connuenfin par tous les électeurs à une nouvelle diète, il fut- couronné le 25 avril 15tt9. Mettant -dès-lors en usage la rapacité et la mauvaise foi pour augmenter ses domaines, il parvint en assez peu de temps à étendre la juridiction de la cour de Bohême sur la plupart des cercles de l'e|npire. En 111511 il se renditenltalie pour recevoir la couronne impériale des mains du pape lui-méme. Après avoir acheté cette faveur à de honteuses conditions qui le rcndirent l”objet de la risee de l'Europe, il essuya toutes sortes d'insultes et d'injures en par- courant les différentes villes d'une contrée, où il venait chercher des couronnes; puis , ayant prêté entre les mains du légat du pape le serment de ne jamais revenir en italie sans la permission du sou- verain pontife, il retourna en Allemagne, chargé de la malédiction des peuples, mais emportant des sommes immenses, prix des concessions qu'il avait traf‍iquées. A son arrivée il publ. la fameuse Balle d'or, qui jusqu'à nos jours a été la loi fondamen- tale de l'cmpire germanique. Cette constitution eût valua l'empereur.la reconnaissance publique, si Papparitíon n”en eût été liée en quelque sorte à la proposition que f‍it le nonce du pape à la diète de Mayence , d'établir, en faveur du St-siége, un im- pot égal au 10° de tous les revenus ecclésiast. Un moment ébranlé par l'opposit. que rencontra cette demande, Charles, pour apaiser les princes de Pempire, annonça qu'il proposerait à Passemblée de s°occuper dela réforme du clergé d'Allemagne; mais, rappelé bientôt à la soumission par les me- naces du pape, il ne se montra pas moins empressé de calmer son ressentiment; il renonça dès-lors aux améliorat. qu'ilavait promises aux peuples, et alla jusqu'à publier (1559) une constitution par laquelle il affranchissaít le clergé de toute autorité temporelle. L'esquisse de son gouvernem. n'offre qu'une série de honteux traf‍ics d'imu›unités ou de privilèges ; 'constant dans son empressem. à sanc- tionner la force et la violence, en quelque lieu et sous quelque forme qu'elles s'offrissent, il confirma les Visconti dans la jouissance du Milanais; il céda les villes de Padoue, Vicence et Vérone à la répu- blique de Venise; entin, après avoir marché contre les bandes de pillards ou grandes compagnies qui ravageaient l'Allemagne, it ilemcura témoin de leurs brigandages, et les laissa [se retirer chargés du fruit de leurs rapines. ll mourut le 29 novemb. 1578, après avoir partagé ses provinces entre ses trois fils, dont deux portèrent la couronne impér. (v. Vancasuis et Sicisuoso). ll avait eu de IL ma- riages lt fils et 6 filles. C'est pendant son règne que furent fondées les univers. de Prague et de Vienne. Charles a laissé (en lat.) des Comment., intéres- sants sur sa vie, qui se trouvent dans le Rec. des histor. de Bohême de Freher. Ses apophtegmes, recueillis par Le Pogge, ont été publ. par le même Freher dans le tome Il des Scriptores rerum ger- manícarum. - CHARLES V, dit Charles-Quint, empereur et roi, né à Gand le 211 février 1500, f‍ils ainé de Philippe, archiduc d'Autriche, succéda en 1516 à son aïeul maternel Ferdinand V, sur le trône d'Espagne, dont Padministration fut confiée au cé- lèbre cardinal Franç. Xímcnès ; puis , àla mort de Pempereur Maximilien, son aïeul paternel, il fut élu son successeur et couronné à Aix-la-Chapelle le 25 déc. 1520. Songeant à se ménager Palliance du St-siege pendant la guerre qu'il allait engager avec François I" qui venait de lui disputer la cou- ronne impériale, il assembla une diète à Worms pour examiner la doctrine des nouv. réformateurs. Luther y parait, muni d'un sauf-conduit , pour y défendre sa cause. lttais après son départ, un décret rigoureux est lancé contre lui et ses adhérents. La rivalité de Charles-Quint et de François I" alluma la guerre en 1521 entre la France et l'empire. L'ltalie en fut le principal théatre. La perte de la bataille de la Bicoque par les Français en 1522, entraîna celle de tout le Milanais. Ce prem..succès de Charles-Quint lui facilita les moyens de former une ligue contre la -France. Henri Vlll se déclara pour Charles-Quint en même temps que ce prince trouvait un nouvel allié dans son ancien pré- cepteur, Adrien, successeur de Léon X. La for- tune qui continuait à le favoriser lui livre Fran- çois l°' à Pavie en 1525 ;*et ce prince, conduit pri- sonnier en Espagne, ne recouvre sa liberté qu'aprèS avoir signé le traité de lttadrid. L'intérèt des papes n'était pas de voir des empereurs maîtres absolus en Italie. Clément Vll se ligue avec François If" contre Charles-Quint, qui donne l'ordre à ses géné- raux de marcher contre Rome. En vain le pontife demande grâce, Rome est prise d'assaut et pilléc (v. Cuãzuam* Vll). L'empereur, qui feint d'en être fâché, fait faire des processions en Espagne pour la délivrance du pape que ses généraux tiennent prisonnier. En 1529, une nouv. diète tenue à Spire règle les affaires de la religion, en attendant un concile général : les partisans de Luther protestent contre ce qui venait d'étre arrêté par la diète; de là vient le nom de protestants. L'année suivante, Charles-Quint, après s'être fait couronner en Italie, revient, ouvrir la fameuse diète d'Augsbourg où Mélanchthon présente la doctrine connue sous le nom de. confession d'/Iztgsbourg; elle est réprou- vée parles princes catholiques : les princes pro~ testants résolus dela défendre, se réunissent et ›