Page:Weiss - Biographie universelle ou dictionnaire historique, tome 2.djvu/4

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M0 ÀHHE C UNIVERSELLE. _ CHA . CHAMFORT (SÉBASTIEN-ROCH-NlCOL.), littérat., né en 17lt1 près de Clermont en Auvergne, d”un père inconnu et d'une paysanne, dut à la bien- veillance de quelq. protect. une place de boursier au collége des Grassins, y tit de brillantes études, et termina sa rhétorique en remportantles cinq gr. prix de Puniversité. Ses premiers succès en pro- mettaient d'autres et décidèrent sa vocation pour les lettres. Obligé de se faire une ressource de sa plume , il concourut d'abord à la rédact. de quelq. journaux et du grand vocabulaire franc. ll fut cou- ronné par l'Académie française en 17611 , pour une pÿrfè de vers, Epître d'un père cl son f‍ils sur la naissance d'un petit-f‍ils, où l'on trouve, avec des idées justes et des beautés de diction , des traces de la haine qu'il nourrissait contre les institu- tions sociales. Sa premièrle comédie , la Jeune In- dienne, fut applaudie la même année au Théâtre- Français. Le prix d'éloquence lui fut décerné par Pacad. de Marseille en 1767. Deux ansaprès l'Acad. franç. couronna son Éloge de Molière, un de ses meilleurs ouvrages. En 1770 il fit jouer le Mar- chand de Smyrne, petite comédie restée au ré- pertoire , et qui dut son succès uniquement aux èpigrammes dont elle est semée contre les nobles que Chamfort haïssait sans prendre la peine de cacher ce sentiment, quoiqu'il vécùt dans leur intimité. Son Éloge de La Fontaine fut couronné par l'acad. de Marseille en 177lt. Dans cette lutte, il l'emporta sur La Harpe déjà célèbre, et cette circonstance contribua beaucoup au succès de l'ouvr., d'ailleurs très recommandable, de Cham- fort. Quoique jeune encore, il expíait déjà les succès d'un autre genre qu'il avait obtenus à son entrée dans le monde; et cet état presque conti- nuel de souffrance intluaít sur son caract. d'une manière fâcheuse. Dans les intervalles que lui laissait la maladie, il travaillait pour les' libraires ou pour la gloire qu'il n'avait pas encore appris à dètlaigner. La tragédie deilluslapha et Zeangír, jouée en 1776, annonçait un progrès étonnantpour la versif‍icat. ;-le fond de la pièce appartient pres- que entièrement à Belin (v. ce nom), poète mé- diocre, qui, près de cent ans auparavant, avait traité le même sujet. Mais le style est celui d'un élève de _Racine. Lc succès de cette tragédie, le dernier ouvr. littéraire de Chamfort, lui valut de Tonus If. A ' CHA nouvelles faveurs. Nommé secrétaire des comman- dements du prince de Condé, véritable sinécure, il s”ennuya bientôt du séjour de Chantilly qu'il abandonna pour venir habiter Auteuil, où il trouva dans la société de M'“° Helvétius des personnes plus disposées à f‍latter ses idées dominantes. Admis à l'Acad. française en 1781, à la place de Sainte-Palaye, dans sa mauvaise humeur il n'é- pargna point ses nouv. confrères . qui venaient de lui donner une preuve de leur estime; et dès que la révol., quïil avaitappelée de tous ses vœux, lui permit demanifester son opinion surles sociétés littéraires, il s'empressa de fournir à Mirabeau , avec lequel il était lié depuis quelq. temps, le fameux Discours contre les académ., qui, plus tard motiva leur suppression. Mais s'il avait applaudi dans le principe au triomphe de la cause du peuple, il ne put supporter la vue des excès, et n”épargna pas les sanglantes épigrammes aux chefs des Jacobins; mais ceux-ci n'avaient pas ltindul- gence des anciens gentilshommes : dénoncé parun certain Tobiesen-Duby , employé subalterne à la biblioth. nationale, il fut conduit avec les autres conservateurs aux Madelonnettes; en sortant de prison il jura de n'y plus rentrer. Un mois après on voulut l'y reconduire , ce fut alors qu'il essaya de se tuer en se tirant un coup de pistolet, puis en se portant plus. coups de rasoirs. ll survécut quelq. temps à ses blessures, pour souffrir d'atroces dou- leurs, et mourut enfin le 15 avril 179!t. Ses 0Euvres ont été recueillies par Ginguené,-son ami, Paris, 1795, lt vol. in-8 , précédées d'une notice qu_i se ressent de Pépoque, et,qui depuis a dû subir dif- férentes modifications. Les OEuvres de Chamfort ont été réimpr. plus. fois. Uédition la plus com- plète est celle que l'on doit à M. Auguis, Paris, 18211, 5 vol._in-8. . . CHAMIER (Damian), théologien protestant, néå Montélimart, y remplit d'abord les fonctions de pasteur, et fut en 1612 nommé profess. de théolÿå Montauban. ll contribua beaucoup à soulever cette ville , dans laq. il se trouvait renfermé lorsqu'elIe fut assiégée par Louis Xlll en 1621, et fut tué d'uu coup de canon, le 16 oct., au moinent où il montait sur un bastion. Ona de lui plusieurs écrits de con- troverse dont les plus remarq. sont: Panslralíe catholique, ou Guerre de l'Eternel, Genève, 1610,