Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/116

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tigu, la foule allait, comme si rien n’était, à ses affaires.

Par le pays enfiévré et chaotique, vaguaient les représentants officiels de l’Angleterre et de la France, aveugles quant à la portée de l’immense tragédie, n’ayant qu’une idée en tête : la guerre, tarabustant, harcelant les Russes pour les retenir au combat et obtenir d’eux une nouvelle offensive contre l’Allemagne.

Toutefois, lorsque les Allemands firent leur énergique poussée vers Petrograd — à la fois par mer et au travers des provinces baltiques — l’Amirauté britannique, soit par lâcheté, soit par conséquence des intrigues royalistes, n’apporta aucun secours réel à la Russie. Sur ce point, le témoignage de lord Fisher est irréfutable.

Ce grand malheureux pays, malade à mourir, et comme en délire, s’en allait à la désintégration.

Dans toute la Russie et parmi tous les groupes de langue russe répandus à travers