Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lait, affectait les attitudes d’un libéralisme de dilettante.

Bientôt, à travers la confusion, se frayèrent passage des aventuriers ambigus, des hommes à poigne ou prétendus tels, les Monks, les Bonapartes russes.

Ce qui demeurait de l’ordre social s’effondrait chaque jour.

Dans les derniers mois de 1917, le meurtre et le vol étaient dans les rues de Petrograd et de Moscou des incidents aussi communs que l’accident d’automobile dans les rues de nos grandes villes. Encore y prêtait-on moins d’attention.

Sur le bateau de Réval, je fis connaissance d’un Américain qui avait autrefois dirigé les affaires de la American Harvester Company (moissonneuses), et avait vécu à Moscou pendant cette période de désordre absolu. Il racontait les agressions à main armée exécutées en plein jour dans les rues fréquentées, il disait les cadavres humains gisant pendant des heures dans le ruisseau — comme parfois chez nous on voit un chat ou un chien crevé — cependant que, sur le trottoir con-