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Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/190

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Lénine et Balfour ont exactement le même crâne arrondi en dôme, le même crâne un peu plus développé d’un côté que de l’autre.

Le visage de Lénine est brun ; sa physionomie est agréable et très changeante ; le sourire lui donne beaucoup d’animation. Il a une habitude — due probablement à un défaut visuel — c’est de cligner fortement d’un œil quand il cesse de parler.

Il ne ressemble pas beaucoup aux photographies que l’on voit de lui, parce qu’il est de ces gens dont les jeux de physionomie importent plus que les traits du visage.

En me parlant, il gesticulait quelque peu : ses mains s’agitaient au-dessus des papiers empilés sur son bureau.

Il parlait vite, plein de son sujet, sans pose, sans prétention, sans ambages, simplement, ainsi que certains de nos meilleurs hommes de science ont coutume de parler.

Deux sujets — les appellerai-je leit-motivs — revenaient sans cesse sur le tapis et servaient en quelque sorte de pivot à notre conversation.

L’un de moi à lui : « Vers quelles destinées