Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/56

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Nous allons visiter cet éboulis immense ; nous allons observer, interroger ceux qui vivent, espèrent ou désespèrent au milieu de ces ruines.



Nulle part, en Russie, cet écroulement ne frappe d’une manière plus saisissante qu’à Petrograd.

Petrograd fut créé de toutes pièces par Pierre le Grand, dont la statue de bronze, dans le petit jardin près de l’Amirauté, caracole encore au milieu de la vie finissante de la cité.

Ses palais sont muets et vides ou bien étrangement réaménagés avec des cloisons en planches, des tables, des machines à écrire, tout l’attirail d’une administration nouvelle dont presque toute l’activité est absorbée par l’âpre lutte contre la famine et l’envahisseur étranger.

Autrefois les rues de Petrograd étaient bordées de boutiques prospères. J’ai souvenir d’y avoir flâné agréablement en 1914,