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Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/57

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– achetant de petits riens, observant la vie abondante de la grande ville.

Aujourd’hui, toutes les boutiques ont cessé d’être.

Dans Petrograd entier une demi-douzaine, tout au plus, sont encore ouvertes, entre autres un magasin gouvernemental où l’on vend de la faïence et où j’ai acheté, à titre de souvenir, une ou deux assiettes au prix de 7 ou 800 roubles l’une. Il y a aussi quelques boutiques de fleuristes.

Car, chose étonnante, dans cette cité dont la population décroît chaque jour et où la majeure partie des habitants meurt de faim, — dans cette ville où presque personne ne possède deux costumes, où plus d’un change de linge usé et rapiécé, on vend et on achète encore des fleurs !

Pour cinq mille roubles, — ce qui représente environ 17 à 18 francs au taux actuel du change, — on peut se procurer une fort jolie gerbe de chrysanthèmes.

Je ne sais si les mots toutes les boutiques ont cessé d’être évoqueront chez le lecteur l’image de ce qu’est une rue en Russie aujourd’hui.