Mais quant aux faux cols, aux cravates, aux lacets de souliers, aux draps, aux couvertures, aux cuillers, aux fourchettes, à la mercerie, à la vaisselle d’usage courant, tout cela est quasi introuvable. On ne peut remplacer une tasse ou un verre brisés sans s’adonner à de laborieuses recherches et à un trafic illégal.
Pour le voyage de Petrograd à Moscou, on nous avait donné des places dans un wagon-lit de luxe. Mais dans ce wagon, ni carafes, ni verres, ni à vrai dire un seul des accessoires habituels. Tout avait disparu.
La plupart des gens que l’on rencontre semblent, à première vue, mal rasés.
Nous pensions devoir attribuer cette apparente négligence à l’apathie générale, mais nous eûmes le mot de l’énigme, quand un de nos amis informa, par hasard, mon fils, au cours d’une conversation, que, depuis près d’un an, il se servait de la même lame de rasoir mécanique.