Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/88

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par trop sombre dans la vie théâtrale de Petrograd.

C’est ainsi que Chaliapine arrive à conserver un train de maison qui est peut-être le dernier qui soit confortable en Russie.

Quant à Mme Chaliapine, la révolution l’a si peu abattue, qu’elle nous demanda des renseignements sur ce qui se portait à Londres. Les derniers journaux de mode qu’elle avait vus dataient — grâce au blocus — des premiers jours de 1918.

Mais, c’est une situation exceptionnelle que celle dont jouit le théâtre.

Pour les autres arts, pour la littérature en général, comme pour l’activité scientifique, le désastre de 1917-1918 a été complet.

Il ne restait personne pour acheter livres ou tableaux ; et le savant s’est vu un beau jour payé en roubles qui se dépréciaient rapidement, et bientôt ne représentèrent plus que les cinq centièmes de leur valeur première.