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Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/96

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auditoire attentif dans une salle chaude et brillamment éclairée.

J’étais pour lui comme une preuve vivante que tout cela — quelque part — existait encore.

Le pauvre homme tourna le dos à la fenêtre qui donnait sur la froide Néva — grise et déserte au crépuscule — sur la silhouette basse de la forteresse-prison de Saint-Pierre et Saint-Paul. Et en Angleterre, vous n’aurez pas la Révolution ? Non ? J’avais beaucoup d’amis en Angleterre, beaucoup de bons amis…

Il m’en coûtait de le quitter, et il lui en coûtait beaucoup de me laisser partir.

À voir tous ces hommes distingués mener ce genre d’existence de naufragés au milieu des épaves du régime impérial déchu, je me rendis compte à quel point l’homme exceptionnellement doué dépend absolument pour vivre d’une civilisation bien assise.

L’homme ordinaire peut exercer, tour à tour, n’importe quel métier ; il peut être