Aller au contenu

Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
dans l’abîme

Tous les objets étaient, de même, soigneusement capitonnés, même l’appareil Myers, qui devait absorber l’acide carbonique et remplacer l’oxygène inspiré par l’habitant du globe, quand, s’y étant introduit, l’ouverture vitrée aurait été vissée.

Tout était si parfaitement capitonné qu’un être humain aurait pu supporter, en toute sécurité, d’être lancé avec la sphère par un canon. Et il fallait qu’il en fût ainsi, car bientôt un homme allait s’insinuer par l’ouverture ; il serait enfermé solidement à l’intérieur et lancé par-dessus bord pour s’enfoncer dans l’Océan jusqu’à une profondeur de cinq milles, comme le lieutenant l’avait dit. L’imagination de ce dernier était exclusivement occupée de cet objet ; c’était devenu pour lui une obsession, même aux repas, et Steevens, le nouveau venu, était un compagnon inattendu auquel il allait pouvoir à son aise causer de sa préoccupation.

— J’ai idée, — dit le lieutenant, — que ces hublots de verre fléchiront simplement, crèveront et s’écraseront sous une pression pareille. Daubrée a liquéfié des rochers sous des pressions énormes… et, remarquez bien ceci…

— Si le verre casse, — fit Steevens, — qu’arrivera-t-il ?

— L’eau entrera comme un jet de fer. Avez-vous jamais reçu, bien droit, un jet à haute pression ? Ça frappe comme un boulet. Il serait simplement