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dans l’abîme

se terminaient brusquement. Leurs yeux étaient tournés vers lui, et il jugea qu’ils suivaient sa descente, les supposant attirés par sa clarté.

« D’autres du même genre se joignirent bientôt à eux. À mesure qu’il descendait, il remarquait que l’eau prenait une teinte pallide et que de petites taches de lumière scintillaient dans son rayonnement comme des atomes dans un rai de soleil. Cela était probablement dû aux nuages de vase et de boue que la chute de ses fonceurs de plomb avait produits.

« Pendant tout le temps qu’il fut entraîné vers le fond par ses poids de plomb, il se trouva dans une sorte de brouillard blanc si dense que son projecteur électrique ne réussissait pas entièrement à le percer au delà de quelques pieds. Et il se passa quelques minutes avant que les couches de sédiment en suspension fussent retombées au fond. Alors, à la lueur de ses lampes électriques et à la passagère phosphorescence d’un banc éloigné de poissons, il lui fut possible de voir, sous l’immense obscurité des eaux supérieures, une surface ondulante de vase d’un blanc grisâtre, rompue çà et là par des fourrés enchevêtrés de lis de mer agitant leurs tentacules affamés.

« Plus loin se trouvaient les gracieux et transparents contours d’un groupe d’éponges gigantesques. Sur ce sol étaient dispersées un grand nom-