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Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/199

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la chambre rouge

plus épaisse, les unes sur le plancher, les autres dans les baies des fenêtres et enfin mes dix-sept lumières furent arrangées de telle façon que le moindre recoin de la chambre était directement éclairé par une d’elles au moins. Il me vint à l’esprit que, lorsque le fantôme entrerait, je pourrais l’avertir de ne pas marcher dessus. La chambre maintenant était brillamment illuminée. Il y avait quelque chose d’égayant et de rassurant dans ces petites flammes jaillissantes et je m’occupai à moucher les mèches, ce qui me donnait l’encourageante sensation que le temps passait.

Même dans ces conditions, l’attente menaçante de cette veillée pesait lourdement sur moi. Ce fut après minuit que la bougie de l’alcôve s’éteignit soudain et que l’ombre noire y reprit sa place. Je ne l’avais pas vue s’éteindre. Je me retournai simplement et m’aperçus que l’obscurité était là, et je tressaillis de la même façon qu’on tressaille à la présence inattendue d’un étranger.

— Bon Dieu ! — dis-je à haute voix, — ce courant d’air est plutôt violent !

Prenant les allumettes sur la table, je traversai la chambre d’un pas indifférent pour rallumer la bougie. La première allumette ne voulut pas prendre, et, comme je réussissais à enflammer la seconde, quelque chose sembla clignoter sur le mur, devant moi. Je me retournai involontairement et