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les pirates de la mer

peine de dire pourquoi il l’avait fait. Son silence parut irriter M. Winch.

— Vous avez attaqué la police, jeune homme, c’est cela que vous avez fait.

— Écoutez, monsieur Winch, — implora M. Fotheringay ennuyé et confus, — je suis bien fâché. Le fait est que…

— Quoi… ?

Il ne sut inventer autre chose que la vérité.

— Je faisais un miracle.

Il essaya de dire la chose d’une façon dégagée mais quoi qu’il fît il ne put y réussir.

— Vous faisiez un… ! Allons ! ne dites pas de bêtises. Faire un miracle. Eh bien, vrai ! un miracle. En voilà une bien bonne ! Mais tout le monde sait que vous ne croyez pas aux miracles… Le fait est que ce doit être là encore une de vos stupide supercheries de sorcier, voilà ce que c’est. Maintenant, nous allons…

Mais M. Fotheringay ne sut jamais ce qui M. Winch voulait lui dire. Il se rendit compte qu’il avait livré son précieux secret, qu’il l’avait jeté à tous les vents du ciel. Un violent accès d’irritation le poussa à agir. Il se retourna vivement et furieusement vers l’agent de police.

— J’en ai assez de tout cela, vous dis-je ! Je vais vous montrer un de mes stupides tours de sorcier, attendez ! Allez au diable ! Vite, allez !