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les pirates de la mer

— Deviens un vase de violettes.

Le pot à tabac fît ce qu’on lui commandait.

M. Maydig sursauta violemment devant le changement et son regard erra un moment du thaumaturge au vase. Il ne pouvait dire un mot. Soudain, il s’aventura à se pencher sur la table et à sentir les violettes. Elles étaient fraîchement cueillies et fort belles. Puis il considéra avec ébahissement M. Fotheringay.

— Comment avez-vous fait cela ? — demanda-t-il.

M. Fotheringay se tortilla la moustache.

— Je l’ai ordonné… et voilà ! Est-ce là un miracle, ou de la magie noire, ou quoi ? Que pensez-vous qu’il y ait en moi ? C’est là ce que je voudrais savoir.

— C’est un événement bien extraordinaire.

— Il y a huit jours, je ne savais pas plus que vous que je pouvais faire des choses comme celle-là. C’est quelque chose de bizarre dans ma volonté, je suppose, et c’est tout ce que j’y vois.

— Est-ce que c’est là la seule chose ? Pouvez-vous faire des choses autres que celles-là ?

— Mais oui, Seigneur ! — exclama M. Fotheringay. — Tout ce que je veux.

Il réfléchit et se rappela une séance de prestidigitation à laquelle il avait assisté.

— Tenez, — fit-il en étendant la main, — change-