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l’œuf de cristal

une vision claire ne fût qu’une simple nébulosité pour M. Wace.

La description que faisait M. Cave était invariablement celle d’une plaine étendue, qu’il lui semblait toujours regarder d’une hauteur considérable, comme d’une tour ou d’un mât. À l’est et à l’ouest, à une distance fort lointaine, la plaine était bornée par de vastes rochers rougeâtres, qui lui rappelaient des rochers qu’il avait vus dans quelque tableau ; mais quel était ce tableau, M. Wace ne put le déterminer. Ces rochers passaient vers le nord et vers le sud, — M. Cave reconnaissait les points cardinaux aux étoiles visibles dans la nuit, — fuyant en une perspective presque illimitée et s’effaçant dans les brumes du lointain avant de se rencontrer. Lors de sa première vision, il était plus près de la chaîne orientale de rochers, sur laquelle se levait le soleil ; et sombres contre le jour, et pâles contre l’ombre, apparurent, prenant leur vol, une multitude de formes que M. Cave considéra comme étant des oiseaux. Une vaste rangée d’édifices s’étendait sous ces êtres ; il lui paraissait toujours les regarder d’une fort grande hauteur, et à mesure qu’ils approchaient des bords réfractés et confus du tableau, ils devenaient indistincts. Il y avait aussi des arbres curieux de forme et de couleur ; un épais vert mousseux et un gris exquis au bord d’un large et scintillant