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Page:Wells Ile du Docteur Moreau 1896.djvu/181

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l’île du docteur moreau

mon extrême fatigue et de la chaleur dense de l’après-midi tropicale.

Enfin, l’ardeur de la chasse se ralentit, nous avions cerné la misérable brute dans un coin de l’île. Moreau, le fouet à la main, nous disposa tous en une ligne irrégulière, et nous avancions, avec précaution maintenant, nous avertissant par des appels et resserrant le cercle autour de notre victime qui se cachait, silencieuse et invisible, dans les buissons à travers lesquels je m’étais précipité pendant une autre poursuite.

— Attention ! Ferme ! criait Moreau, tandis que les extrémités de la ligne contournaient le massif de buissons pour cerner la bête.

— Gare la charge ! cria la voix de Montgomery derrière un fourré.

J’étais sur la pente au-dessus des taillis. Montgomery et Moreau battaient le rivage au-dessous. Lentement, nous poussions à travers l’enchevêtrement de branches et de feuilles. La bête ne bougeait pas.

— À la maison de douleur, à la maison de douleur, glapissait la voix de l’Homme-Singe, à une vingtaine de mètres sur la droite.

En entendant ces mots, je pardonnai à la misé-