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l’ensemble de ces ouvrages présente un spectacle imposant. Le pauvre Jean Jacques ne s’y reconnaîtrait plus.

La réunion du Valais à l’empire Français, justement regardée comme une usurpation, a été une conséquence de la construction de la nouvelle route par le Simplon. Il aurait été difficile, si non impossible, de s’assurer une communication aussi importante à travers un pays étranger où les mauvaises dispositions des habitans à l’égard de cette entreprise, bien qu’elle leur offrît des avantages incontestables, s’étaient déjà manifestées plus d’une fois, entr’autres en 1802 où ils avaient formé un complot, dans le but d’intercepter les approvisionnemens nécessaires pour les ouvriers employés à la route. Le Valais a été réuni de force à la France, par un décret du 12. Novembre 1810, sous la dénomination du département du Simplon, toutes les tentatives faites par le gouvernement français auprès des députés Valaisans pour les engager à une soumission volontaire ou conditionnelle, étant restées infructueuses. Les noms de ces députés, Mess. Stokalper et Derivas, méritent d’échapper à l’oubli[1].

Le Valais n’est, pour ainsi dire, qu’un immense fossé, formé par les deux chaînes de montagnes les plus élevées en Europe. Le Rhône qui le traverse dans toute sa longueur, reçoit toutes les eaux qui descendent des glaciers depuis la Furca jusqu’à la Dent de Midi. Sa pente depuis

  1. Napoléon s’exprima à ce sujet de la manière suivante, dans son, message au Sénat, du 10. Décembre 1810 : « La réunion du Valais est une conséquence prévue des immenses travaux que je fais faire depuis dix ans, dans cette partie des Alpes. Lors de mon acte de médiation, je séparais le Valais de la confédération helvétique, prévoyant dès lors une mesure si utile à la France et à l’Italie. » — Il était loin de prévoir qu’une armée autrichienne aurait les prémices de cette route superbe qu’il jugeait si utile à la France.