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renseignements curieux sur la construction de cette route[1]. Si de mon côté je me suis occupé à réunir dans un même cadre toutes les données que j’ai pu me procurer sur cette entreprise mémorable, je n’ai eu en vue que les voyageurs qui, non contens de voir, veulent en même tems s’instruire ; et mon travail ne sera peut-être pas sans mérite à leurs yeux, en attendant qu’il plaise aux hommes de l’art de faire paraître un ouvrage plus digne du sujet[2].

  1. Mémoire et observations historiques et critiques sur la route du Simplon et autres objets d’art adressées à Mr. Ch. Dupin par Mr Céard, directeur des ponts et chaussées, en retraite ; in 4. 1820. Paris, chez Goeury.
  2. Mr. Cordier, un des ingénieurs français employés à la construction de la route, a publié une carte topographique du Simplon, dressée sur le dessin original de Mr. Céard. Elle ne comprend toutefois que la lisière des montagnes que la route parcourt, et sera, je présume, suivie d’une autre sur une plus grande échelle dans le genre des belles cartes du Mont-Cenis, par Mess. Ramond et Derrien.
    Mr. Céard avait fait faire un relief du Simplon pour être mis sous les yeux de Napoléon ; mais l’artiste qui travaillait à ce relief, dans le bureau de Mr. Céard à Genève, en escamota les principales dimensions et en fabriqua un second qui fut envoyé à l’empereur de Russie, avant que Napoléon en ait eu connaissance. On peut se figurer les inquiétudes de Mr. Céard et du Ministre qui avait sous lui le département des ponts et chaussées ; cependant Napoléon se borna à leur dire au lieu de tout reproche : « Si l’empereur Alexandre a le relief, moi, j’ai le Simplon. »
    En 1807 le gouvernement a fait frapper une médaille pour éterniser l’ouverture de la route. D’un côté se trouve le buste de Napoléon, gravé par Andrieux, et sur le revers une figure colossale, assise sur des montagnes qui semblent s’affaisser sous son poids.