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d’ingénieur en chef de cette grande entreprise, fut appellé à s’aboucher à cet effet avec le ministre Serbelloni à Paris.

Le gouvernement français chargea le général Lery, chef du génie à l’armée des Grisons, de faire une reconnaissance des différens débouchés par les Alpes, entre le lac de Genève et celui de Constance, et de dresser un plan de défense de la vallée du Rhône, en prenant pour base de son travail l’établissement d’une communication directe entre la France et la Lombardie par le Simplon.

Napoléon fit entrer cette communication dans son plan de campagne, lors de sa fameuse expédition en Italie, à la fin de Mai 1800, et dirigea un corps de troupes sous les ordres du général Bethencourt par le Simplon. Ce corps, fort à peu près de 1400 hommes et suivi de huit pièces du calibre de 3 et 4, arriva au point de réunion, fixé par le général en chef, plusieurs jours avant la colonne qui, sous les ordres du général Moncey, avait débouché en même tems par le St. Gothard. Le rapport détaillé que Mr. Quatremère-Disjonval,[1] faisant alors service de chef d’état-major auprès du général Bethencourt, adressa au général en chef de l’armée de réserve, Alexandre Berthier, sur le passage du Simplon, semble avoir confirmé le premier Consul dans ses projets relativement à ce débouché des Alpes. Mr. Quatremère exposa dans son rapport (note A 2.) qu’une communication, établie par le Valais et le Simplon, abrégerait considérablement les distances de Paris à Milan[2], et qu’elle offrirait à la fois de plus grands
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  1. Le même qui, d’après les observations faites sur les araignées, avait prédit au général Pichegru le succès de son entreprise contre la Hollande en 1794.
  2. Le trajet de Paris à Milan se trouve effectivement abrégé de près de 50 lieues par la route du Simplon, de même que Turin se trouve rapproché de Paris de 44 lieues, moyennant la nouvelle route du Mont-Cenis par la Maurienne, et moyennant celle de Chambery par Tournus.