Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/127

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Vivant par la vapeur, et transmettant la vie
A des monstres vassaux dispersés autour d’eux,
Qui reniflent, grondent, mugissent,
Sifflent, grincent, râlent, glapissent,
Tordent le fer, mâchent l’acier,
Déchirent le bronze rebelle,
Et, sous le bras qui les harcèle,
Les irrite et les fait crier,
Hurlent, avec douleur, dans l’atmosphère ardente,
Comme au fond d’un enfer, des hydres, des dragons,
Tourmentés, torturés sur leur couche tremblante,
Par les fourches de fer d’implacables démons !

A genoux devant ces merveilles
D’un Art qui jeta, triomphant,
Au monde enrichi par ses veilles,
Le don d’un nouvel élément !
A genoux ! et que nos hommages,
S’élevant vers le roi des cieux,
Répondent à ces cris sauvages
Par un hymne mélodieux.

O phare voyageur de l’antique Idumée,
Flamme, pendant la nuit, pendant le jour, fumée,
Colonne de vapeur qui portes jusqu’au ciel,
Sous les noms éclatants dont notre orgueil te nomme,
Des trésors de la terre et du pouvoir de l’homme
Le témoignage fraternel !