Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/162

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Où sont, dis, les bienfaits promis à la victoire,
En ces jours de combat où, par les carrefours,
Ruisselait à grands flots mon sang expiatoire,
Pour défendre tes droits et protéger tes jours,
A cette heure brûlante où, retiré dans l’herbe
Qui croît, fangeuse et noire, au pied de ton château,
Tu préparais déjà, boa lâche et superbe,
Ta tricolore peau ?

Quels sont les hameaux et les villes
Parmi ceux qu’on aime à vanter,
Où s’élèvent les saints asiles
Qui devaient un jour abriter
De molles crèches pour l’enfance,
Pour l’artisan dans l’indigence
Des ateliers toujours ouverts,
Un doux foyer pour l’humble femme
Qui voudrait racheter son âme
Prise aux embûches des pervers ?

Tu les oublias donc, ces discours si magiques
Dont tu berçais alors mes frères en courroux,
Où tu leur dépeignais en couleurs magnifiques
L’avenir qui devait éclater sous leurs coups !
Je l’avais bien prédit en contemplant ton rôle,
Mais moi qui n’en ai point perdu le souvenir,
Je viens te rappeler ta première parole,
Et te sommer de la tenir.