Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/181

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Nous sommes vos aînés dans la triple carrière
Des arts, de l’industrie et de la liberté ;
Du sein de la Belgique émana la lumière
Dont brille maintenant votre grande cité ;
C’est chez elle, Messieurs, que jadis vos ancêtres.
Puisèrent les leçons fatales à vos rois,
D’elle qu’ils ont appris comme on chasse des maîtres
Qui pressurent le peuple et violent ses droits.

Pour regagner son lustre et redevenir tarte,
Accordez-lui le temps de croître et de grandir ;
Que le spectre irrité d’une royauté morte
Ne vienne plus troubler ses rêves d’avenir ;
Que la patrie arbore un étendard unique
Au pied duquel ses fils viennent tous se ranger,
Et vous verrez alors si la libre Belgique
Redoute l’œil de l’Etranger.

Triste aberration de la justice humaine !
Si demain l’Angleterre armait ses galions,
Guidait son Léopard vers son ancien domaine,
Pour ressaisir la proie échappée à ses bonds.,
Tous vous vous lèveriez, haletants de vengeance,
Pour arrêter au seuil son gigantesque élan,
Et l’étendard sauveur des enfants de la France
Reparaîtrait peut-être aux bords de l’Horican.